Création des sociétés & Questions juridiques

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Introduction

Chers Confrères, ,

Nous avons le plaisir de vous présenter notre guide sur la création d'un cabinet dentaire.,

En effet, ce guide couvre toutes les étapes nécessaires à la création dudit cabinet — y compris les différentes possibilités offertes aux praticiens et les points d'attention à observer. ,

Il comprend également des informations sur la manière de poser les ,

bonnes questions,

et de résoudre les problèmes qui peuvent survenir. ,

L'objectif de ce guide est donc de donner aux dentistes tous les outils dont ils ont besoin pour choisir en toute connaissance de cause le type de cabinet dans lequel ils souhaitent exercer.,

Par ailleurs, ce guide a été rédigé pour accompagner les praticiens à toutes les étapes de leur carrière professionnelle (débutants, initiés et experts) car la création d'un cabinet dentaire est ,

l'une des décisions les plus importantes qu'un dentiste puisse prendre,

. ,

Ladite création nécessite également une réflexion et une préparation minutieuses car elle,

devra servir leur vie professionnelle pendant de nombreuses années,

.,

Ceci, car un bon cabinet n'est pas seulement un endroit où les dentistes travaillent, mais aussi un lieu où ils rencontrent et traitent leurs patients. ,

Par conséquent, les meilleurs cabinets sont ceux qui combinent l'environnement professionnel avec ,

le confort et l'intimité nécessaires,

.,

Pour ce faire, nous avons préparé ce guide afin d’aider les dentistes à prendre des décisions éclairées sur leur futur cabinet afin qu'ils puissent créer,

la structure répondant à leurs souhaits,

. ,

En outre, ce guide vous aidera à choisir le type de cabinet qui répondra à vos attentes et vous aidera à atteindre vos objectifs en tant que professionnel.,

À ce titre, il couvre toutes les étapes de la création d'un cabinet dentaire : du choix de l'emplacement des locaux à la rédaction des contrats avec les employés, les fournisseurs et les patients, ect…. ,

Avec ce guide, “Apprenez, comparez et décidez” !,

Avant l’installation du cabinet

Un cabinet dentaire est l'un des investissements les plus importants que vous ferez dans votre vie. ,

Il faut des années de travail acharné, de dévouement et de sacrifices pour bâtir un cabinet dentaire prospère. ,

Cependant, il y a plusieurs choses que vous devez prendre en considération avant de créer votre propre entreprise.,

La première décision importante est la suivante : ,

où allez-vous installer votre cabinet ?,

(,

I,

),

En effet, l'emplacement de votre cabinet peut faire ou défaire son succès. ,

Par exemple, si vous installez un cabinet dentaire près d'un campus universitaire, il y a de fortes chances que les étudiants viennent vous consulter. ,

Si vous choisissez un emplacement près d'un immeuble de bureaux, les employés qui y travaillent deviendront certainement vos patients. ,

Ces deux exemples montrent combien il est important de choisir le bon emplacement pour assurer l’épanouissement de votre structure.,

La deuxième décision importante est la suivante : ,

quel mode de pratique allez-vous adopter ?,

(,

II,

),

S'agira-t-il d'un praticien individuel ou d'un cabinet de groupe ? ,

Le choix dépend de nombreux facteurs tels que le coût d'installation de la structure, la localité où elle est située et la commodité pour les patients et les autres professionnels qui peuvent s'adresser à votre cabinet pour un traitement ou une consultation.,

De plus, avant de créer un cabinet, ,

vous devez aussi mettre de l'ordre dans vos papiers,

(,

III,

).,

Après obtention du diplôme, vous devrez également vous inscrire à l'Ordre des dentistes et obtenir un numéro unique pour chaque dentiste en France. ,

Ce numéro pourra être utilisé par les patients et les compagnies d'assurance si nécessaire.,

A titre complémentaire, l'étape suivante consistera à ouvrir un compte pour votre activité et à établir un contrat avec un assureur médical qui pourra fournir une couverture d'indemnisation pour toute réclamation faite par des patients à votre encontre (il pourra s'agir d'un employeur ou d'un prestataire d'assurance privée).,

I) Le choix du lieu d’exercice ,

Le choix du lieu d’exercice apparaît comme l’une des questions les plus récurrentes chez les étudiants et jeunes praticiens. ,

En effet, bien avant d’initier une activité, il convient d’apprécier les enjeux liés à la position géographique du Cabinet suivant plusieurs critères recoupant par exemple les besoins de la patientèle locale, la concurrence générée par cette dite patientèle ou les coûts liés à ladite implantation.  ,

Ces questions revêtent une importance fondamentale puisqu’elles croisent des notions juridiques, déontologiques, comptables et financières propres au terrain ciblé et dont les conséquences ne devront en aucune façon être négligées.,

Ceci, sachant d’autant plus qu’en tant que professionnel libéral français, vous bénéficiez du principe dit de « ,

liberté d’installation,

 », c’est-à-dire que vous n’avez normalement pas à obtenir d’autorisation préalable pour le choix de votre lieu d’exercice, lequel demeure ainsi pleinement libre.,

Applicable à l’ensemble des praticiens, le jeune dentiste se voit donc confronté à ,

un défi de taille,

au titre duquel son implantation devra disposer des outils suffisants afin de pouvoir faire face à une concurrence aussi bien variable que mobile. ,

Cependant, cette règle connaît des exceptions qui vous seront imposés en fonction des engagements contractuels ou déontologiques auxquels vous aurez souscrit.,

Il conviendra ainsi de rechercher un savant équilibre entre la grande opportunité offerte par la “liberté d’installation”, les contraintes déontologiques s’y rattachant et les modalités permettant d’optimiser le fonctionnement du Cabinet. ,

A cet égard, plusieurs de ces dits obstacles au choix du lieu d’exercice vous seront exposés ci-après et se rattacheront aux limites ,

déontologiques ,

(,

A,

), ,

contractuelles ,

(,

B,

) et ,

juridiques ,

(,

C,

).,

A) Les limites posées par le code de déontologie ,

1) La concurrence entre chirurgiens-dentistes ,

L’article 71 du code de déontologie des chirurgiens-dentistes, transposé dans le code de la santé publique à l’article R. 4 127-278 interdit aux praticiens de s’installer dans un local où exerce ou a exercé un confrère.,

Ledit article est décomposé en 3 alinéas dont l’étude est exposée ci-dessous. ,

R. 4127-278, al.1,

 : « ,

Le chirurgien-dentiste ou toute société d'exercice en commun, quelle que soit sa forme, ne doit pas s'installer dans l'immeuble où exerce un confrère sans l'agrément de celui-ci ou, à défaut, sans l'autorisation du conseil départemental de l'ordre.,

Cette limitation faisant l’objet d’une certaine lourdeur, sa première lecture impose ,

une interprétation stricte,

pour la plupart des praticiens étrangers aux connaissances juridiques ou jurisprudentielles en la matière.,

Cependant, l’étude des différentes solutions dégagées par les Tribunaux et par la doctrine du Conseil de l’Ordre oblige à davantage de nuances, lesquelles ne sont pas sans ,

améliorer les perspectives d’installations,

. ,

En effet, l’analyse juridique de ces “décisions” permet de comprendre de façon quelque peu différente la portée du texte légal susvisé. ,

a)       Concernant la notion d’immeuble ,

Le Conseil de l’Ordre Considère que ne relèvent pas de la réglementation les immeubles dès lors que deux des conditions suivantes sont réunies :,

Les entrées au rez-de-chaussée des locaux sont distinctes (quand bien même les cabinets seraient installés dans un seul et même bâtiment) ;,

Il n’existe pas de communication entre les bâtiments ;,

Les adresses postales des locaux sont différentes.,

L’atteinte aux intérêts professionnels :,

Cette limite ne s’appliquera pas lorsque les professionnels n’auront pas un exercice similaire.,

R. 4127-278, al.2 :,

,

Il est interdit de s'installer à titre professionnel dans un local ou immeuble quitté par un confrère pendant les deux ans qui suivent son départ, sauf accord intervenu entre les deux praticiens intéressés ou, à défaut, autorisation du conseil départemental de l'ordre.,

Il s’agit encore une fois d’éviter la confusion dans l’esprit de la patientèle entre deux cabinets qui viendraient à exercer dans le même bâtiment. ,

Ne peuvent donc bénéficier de cette disposition que les chirurgiens-dentistes ayant exercé à leur compte.,

Les dérogations :,

R. 4127-278, al.3 :,

,

Les décisions du conseil départemental de l'ordre ne peuvent être motivées que par les besoins de la santé publique. ,

Le silence gardé par le conseil départemental vaut autorisation tacite à l'expiration d'un délai de deux mois à compter de la date de réception de la demande.,

 » ,

Ainsi et malgré tout ce qui vient d’être vu concernant l’application des deux premiers alinéas, le Conseil de l’Ordre peut autoriser une installation tombant dans le champ d’application de l’article R. 4127-278 « pour les besoins de la santé publique », c’est-à-dire dans les déserts médicaux.,

2) L’interdiction d’une installation dans des locaux à caractère exclusivement commercial,

Il s’agit cette fois-ci de l’article 12 du Code de déontologie des chirurgiens-dentistes codifié à l’article R. 4127-215 du code de la santé publique qui dispose que :,

R. 4 127-215 :,

,

La profession de chirurgien-dentiste ne doit pas être pratiquée comme un commerce.,

Cette disposition vous empêche d’utiliser votre local comme le ferait un commerçant, c’est-à-dire, en rez-de-chaussée avec ouvertures et libre accès au public.,

De ce fait, si le local que vous envisagez d’acquérir correspond aux caractéristiques d’un commerce, il faudra envisager ,

la mise en place de travaux,

(opacité des accès sur la rue, ouverture uniquement de l’intérieur avec interphone, etc…).,

3) L’exercice sur un lieu distinct,

Pour finir, il convient de mentionner l’article 63 du code de déontologie ayant donné naissance à l’article R4127-270 du code de la santé publique qui dispose en ses derniers alinéas que :,

R. 4127-270,

: ,

Un chirurgien-dentiste exerçant à titre libéral peut exercer son activité professionnelle sur un ou plusieurs sites distincts de sa résidence professionnelle habituelle :,

- lorsqu'il existe dans le secteur géographique considéré une carence ou une insuffisance de l'offre de soins préjudiciable aux besoins des patients ou à la permanence des soins ;,

- ou lorsque les investigations et les soins qu'il entreprend nécessitent un environnement adapté, l'utilisation d'équipements particuliers, la mise en œuvre de techniques spécifiques ou la coordination de différents intervenants.,

La demande d'ouverture d'un lieu d'exercice distinct est adressée au conseil départemental dans le ressort duquel se situe l'activité envisagée par lettre recommandée avec demande d'avis de réception. ,

Elle est accompagnée de toutes les informations utiles sur les conditions d'exercice. ,

Si ces informations sont insuffisantes, le conseil départemental demande des précisions complémentaires.,

Le сonseil départemental au tableau duquel le chirurgien-dentiste est inscrit est informé de la demande lorsque celle-ci concerne un site situé dans un autre département.,

L'autorisation est délivrée par le conseil départemental dans un délai de trois mois à compter de la date de réception du dossier de demande d'autorisation complet ou, sur recours, par le conseil national, qui statue dans les mêmes conditions.,

Il ressort donc de ces dispositions que l’ouverture de nouveaux sites d’exercice (en plus de celui de votre résidence habituelle) ,

nécessitera l’accord du Conseil de l’Ordre,

qui sera difficilement accessible dès lors que votre nouveau lieu d’exercice envisagé sera situé dans une grande ville bien pourvue en professionnels.,

B) Les limites posées par vos engagements contractuels,

Votre liberté d’installation sera par ailleurs limitée par les ,

clauses de non-concurrences,

conclues par vous-même et auxquelles vous devrez vous conformer.,

Pour plus d’informations, nous vous ,

renvoyons à notre article,

sur le sujet :,

Dans le cadre de l’exercice en groupe, la clause de non-concurrence revêt une importance fondamentale afin de sécuriser la relation entre les praticiens. ,

Bien connue, cette clause a pour objectif d’éviter le surgissement de pratiques compétitives déloyales entre les chirurgiens-dentistes. ,

Ceci, en vue de prévenir – notamment – la captation de la clientèle constituée lors de l’exercice en commun par l’un ou l’autre des médecins. ,

Toutefois et bien que largement répandue, la rédaction d’une telle clause oblige à une certaine prudence. ,

En effet, sa mise en place contraint les rédacteurs à en définir strictement les conditions de « durée » et de « rayon », lesquelles doivent demeurer « modérées » afin que cela ne porte pas une atteinte « disproportionnée » à la liberté d’exercice de l’un ou l’autre des praticiens.,

Très utilisée au sein des contrats de collaboration, la clause de non-concurrence se rencontre également lors de la,

cession partielle ou globale de cabinet,

. ,

Il s’agit donc d’un mécanisme dont les rouages doivent être compris le plus tôt possibles puisque celle-ci est susceptible de s’appliquer à tous les stades de la carrière du dentiste (collaborateur débutant, repreneur ou cédant d’un cabinet). ,

La prudence reste d’autant plus de rigueur au regard des positions délivrées par le Conseil de l’Ordre à ce sujet, lesquelles précisent qu’une clause mal rédigée ou imprécise représente un danger pour une pratique « épanouie » et délivrée de toute contrainte. ,

A titre illustratif, la construction d’une clause trop restrictive (empêchant donc le collaborateur de se constituer sa propre clientèle) serait de nature à engendrer une requalification du contrat de collaboration en contrat de travail, outre les conséquences sociales et fiscales afférentes. ,

Aussi, la clause de non-concurrence soulèvera un problème majeur concernant le tri qu’il conviendra d’opérer entre les patients du titulaire et du collaborateur. ,

Sur ce point, le Conseil de l’Ordre incite les praticiens à procéder à une répartition préalable de la clientèle en faisant référence à une définition suivant laquelle le patient du titulaire serait celui avec lequel le collaborateur aurait été mis en relation. ,

Les praticiens devant ainsi concilier sécurisation du Cabinet et prévention des éventuels conflits, l’assistance d’un expert juridique apparaît comme la solution la plus adaptée afin de gérer les différentes conditions assurant la validité de la clause.,

C) Les limites posées par le droit immobilier et le droit de l’urbanisme,

1) Copropriété et usage des locaux,

Avant d’exercer dans un local qui aura attiré votre attention, il conviendra finalement de vérifier la destination de ce dernier. ,

Ce point n’est pas forcément pertinent si vous vous installez dans un local dans lequel exerçait avant vous un autre professionnel (bail professionnel ou commercial déjà existant) mais est important à prendre en compte dans les autres hypothèses. Ainsi, l’exercice d’une activité professionnelle doit être autorisée par :,

Le règlement de copropriété, le cas échéant : il convient alors simplement de lire le règlement.,

Mais également par « ,

l’usage du local,

 », c’est-à-dire son affectation urbanistique.,

Ainsi, dès lors que :,

Le local est à usage d’habitation ;,

Et que le local est situé dans une commune de plus de 200 000 habitants ou en Ile de France.,

Alors, l’exercice professionnel n’y sera pas possible sauf changement d’usage qui se demande à la mairie. La modification d’usage est accordée à titre personnel et n’est plus valable en cas de cession de votre cabinet.,

2) Normes ERP,

Votre cabinet étant destiné à recevoir des patients de manière habituelle, il est considéré comme un ,

Établissement Recevant du public,

et doit à ce titre répondre à un certain nombre d’exigences de construction pour répondre à deux types d’obligations :,

Des obligations en matière d’accessibilité ;,

Des obligations de sécurité.,

En matière d’accessibilité ,

Les normes d'accessibilité doivent permettre aux personnes handicapées de circuler avec la plus grande autonomie possible, d'accéder aux locaux et équipements, d'utiliser les équipements et les prestations, de se repérer et de communiquer.,

L'accès concerne tout type de handicap (moteur, visuel, auditif, mental...) [R162-9].,

Les conditions d'accès doivent être les mêmes que pour les personnes valides ou, à défaut, présenter une qualité d'usage équivalente.,

En matière de sécurité ,

En matière de sécurité, les principes de conception des ERP sont ici encore de deux ordres et doivent (L141-1 CCH) :,

Contribuer à éviter l’éclosion d’un incendie ;,

En cas d'incendie, permettre de limiter son développement, sa propagation, ses effets sur les personnes et faciliter l'intervention des secours.,

II)\tLe choix du mode d’exercice,

Dans cette section, nous examinons les possibilités pour un dentiste d'exercer en tant qu’,

entrepreneur individuel ,

ou en tant que ,

société ,

(,

A,

), d'un point de vue ,

financier ,

(,

1,

), ,

comptable ,

(,

2,

) et suivant des ,

critères connexes,

(,

B,

).,

En tant que dentiste, vous vous demandez peut-être si vous allez exploiter votre cabinet dentaire en nom propre ou dans le cadre d’une société. ,

Le choix du mode d'entité a des implications qui vont au-delà de votre besoin de déposer les formulaires appropriés. ,

Bien qu'il y ait de nombreux facteurs à prendre en compte pour décider quelle option est la meilleure pour votre entreprise, il existe également des similitudes fondamentales entre les deux types d'entités qui peuvent vous aider à vous orienter.,

Dans le cas d'un exercice individuel, le dentiste est responsable ,

de toutes les transactions et activités financières,

. ,

Il doit tenir des registres de tous les revenus et dépenses et remplir des déclarations d'impôt sur le revenu en son nom propre. ,

Les praticiens individuels doivent également payer leurs impôts sur les revenus dégagés par leur activité. ,

En outre, lesdits praticiens individuels ont une responsabilité illimitée pour toutes ,

les dettes contractées par leur entreprise,

.,

En revanche, les sociétés offrent une protection limitée de la responsabilité des dirigeants, des administrateurs ou des associés. ,

Elles accordent également des ,

déductions fiscales,

complètes pour les dépenses professionnelles engagées pendant l'exploitation de la société. ,

Les sociétés paient des impôts au niveau de l'entreprise, mais peuvent distribuer des bénéfices sous forme de dividendes aux actionnaires qui déclarent alors ces paiements dans leur déclaration de revenus personnels.,

De nombreux facteurs entrent en ligne de compte dans la décision de devenir ou non un praticien individuel ou de se constituer en société. ,

Par exemple, si vous avez une famille, votre décision peut être guidée par le besoin d'une couverture d'assurance maladie et d'autres avantages.,

En outre, votre situation financière joue un rôle dans le choix du type d'entité commerciale qui vous convient le mieux. ,

Si vous démarrez avec peu de capital, l'entreprise individuelle peut être une option pour vous. En revanche, si vous disposez d'un capital suffisant, les sociétés peuvent être plus adaptées.,

Enfin, tenez compte du degré de contrôle que vous exercerez éventuellement sur votre entreprise, ainsi que de l'existence ou non de certaines exigences légales à respecter pour pouvoir exercer dans votre État. ,

Ces facteurs devraient également jouer un rôle dans le choix entre une entreprise individuelle et une société.,

A) Opportunité de l’exercice individuel ou social,

Avant une première installation, il vous faudra également décider du mode d’exercice au sein de votre société.,

Deux options s’offrent ici à vous, à savoir :,

L’exercice en entrepreneur individuel (« ,

EI,

 ») ;,

L’exercice en société (sous la forme d’une société d’exercice libéral, ou « ,

SEL,

 »).,

Ce choix aura une incidence tout au long de votre exercice sur plusieurs points exposés ci-après. ,

1) Financièrement,

En exerçant dans le cadre d’une SEL, vous pouvez vous rémunérer par :,

Des rémunérations de dirigeant principalement ;,

Mais aussi des dividendes, en fonction de votre situation.,

Vos rémunérations sont imposées dans la catégorie des traitements et salaires et seront fiscalement déductibles du résultat de la SEL soumise à l’impôt sur les sociétés.,

Par ailleurs, les bases de cotisations (RSI, URSSAF, CARCD etc.) diffèrent puisqu’elles sont assises sur la ,

rémunération réellement perçue,

alors qu’en nom personnel, sera pris en compte le bénéfice mentionné sur la déclaration fiscale.,

En exerçant à titre individuel, vous êtes imposés, socialement et fiscalement, sur vos résultats quelle que soit la rémunération réellement perçue. ,

2) Comptablement,

La comptabilité d’une SEL est dite ,

« d’engagement » ,

alors que celle de l’entrepreneur individuel est dite ,

« de trésorerie »,

.,

La première est plus lourde que la seconde mais aussi plus souple, et permet par exemple de décider du versement d’un complément de rémunération jusqu’à quatre mois après la clôture de l’exercice comptable.,

B) Autres critères connexes,

1) La protection de votre patrimoine ,

L’emploi d’une SEL, dont la responsabilité est limitée aux apports permet une protection de votre patrimoine en cas de dette commerciale.,

Notons cependant que l’entrepreneur individuel est également bien protégé.,

Par ailleurs, la responsabilité médicale subsistera, quel que soit votre mode d’exercice.,

2) L’association,

La société vous permet d’exercer seul mais également avec d’autres associés professionnels libéraux, ce qui n’est pas possible dans le cadre d’un exercice en tant qu’entrepreneur individuel. ,

Le mode d’exercice le plus avantageux ne dépend que de votre situation. ,

Ainsi, il est conseillé pour effectuer ce choix, de faire appel à un professionnel du droit qui pourra mieux vous orienter.,

III)\tLes formalités préalables à l’exercice,

Une fois votre choix effectué quant au lieu et modalités de votre exercice, certaines formalités devront être mises en place.,

En effet, l'ouverture d'un cabinet dentaire est un processus long qui implique de nombreuses formes et institutions.,

Les premières formalités à accomplir se rapporteront à ,

l'inscription au tableau de l'ordre,

et pourront être effectuées avec l'aide d'un juriste (,

A,

). ,

Le dentiste devra également s'inscrire au ,

Centre de Formalités des Entreprises (CFE),

et remplir un formulaire détaillé des activités qui seront reprises dans le cabinet (,

B,

).,

Une fois ces deux étapes accomplies, vous devrez apporter vos documents à la ,

Caisse de Retraite des Chirurgiens-Dentistes (CARCDSF),

(,

C,

). ,

Cette institution vous fournira des informations sur votre régime de retraite. ,

Vous devrez également payer une cotisation annuelle pour ce service.,

Enfin, vous devrez également envisager de souscrire une ,

assurance ,

pour vous-même et pour les membres de votre personnel (,

D,

).,

A) L’inscription au tableau de l’Ordre,

L’inscription à l’ordre est obligatoire sous peine de sanctions pénales. ,

Elle s’effectue par envoi des documents mentionnés à l’article R4112-1 du code de la santé publique au Conseil de l’ordre par remise en main propre ou lettre recommandée avec accusé de réception.,

La demande d’inscription fera l’objet d’une instruction et d’une délibération, susceptible de recours, dans les 3 mois à compter de la réception du dossier complet.,

Le Conseil Départemental de l’Ordre enregistrera votre diplôme et vous fournira une attestation d’inscription sur laquelle figureront votre numéro RPPS (remplace le numéro ADELI) et votre lieu d’exercice. ,

Le CDO vous fera signer le formulaire de demande de carte de professionnel de santé (CPS) qu’il transmettra à l’organisme chargé de sa fabrication et de sa délivrance.,

B) Les formalités auprès du CFE,

Il vous faudra également prendre contact avec le Centre de formalité des entreprises (CFE) pour une déclaration de début d’activité qui vaut déclaration auprès du service des impôts, de l’assurance maladie, de l’URSSAF, de la contribution économique territoriale.,

En cas d’exercice en tant qu’entrepreneur individuel, le CFE compétent est l’URSSAF.,

En cas d’exercice par SEL, le CFE compétent est le greffe du tribunal de commerce. ,

Celui-ci immatriculera la société ce qui nécessite, préalablement, la rédaction de vos statuts (qui devront être validés par le Conseil de l’Ordre) et de documents complémentaires (déclaration de non-condamnation et de filiation, mise à disposition du local, liste des souscripteurs etc…).,

Veuillez noter qu’à partir de 2023 un guichet unique vient remplacer les CFE existants : Le Registre National des Entreprises.,

C) L’inscription auprès de la CARCDSF,

L’adhésion à la Caisse de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sage-Femmes est obligatoire pour tout chirurgien-dentiste inscrit à l’Ordre exerçant en libéral, même à temps partiel, conjointement ou non à une activité salariée.,

D) Le choix d’une assurance,

En tant que praticien libéral, vous êtes contraint, à peine de sanctions pénales, de souscrire à une assurance destinée à vous garantir pour votre responsabilité professionnelle.,

Il existe pour se faire des compagnies d’assurance spécialisées dans les professions médicales.,

Après l’installation du cabinet

Une fois que le cabinet dentaire est établi, vous avez des actions à mener avant de pouvoir commencer.,

Tout d'abord, vous devrez gérer les,

contrats de travail ,

(,

I,

). ,

Cela concerne tous les employés qui travaillent pour vous dans le cabinet. ,

Vous devrez leur donner toutes les informations nécessaires sur leur rôle dans l'entreprise et vous assurer qu'ils ont signé un contrat de travail décrivant leurs droits, leurs responsabilités et leur rémunération, ainsi que toutes les autres conditions d'emploi.,

Deuxièmement, vous devrez gérer ,

vos locaux ,

(,

II,

). ,

Les locaux dans lesquels vous exercerez votre activité pouvant appartenir à quelqu'un d'autre, il est important que vous négociiez avec lui un contrat de location ou d'achat si possible. ,

Si ce n'est pas possible, vous pouvez envisager de louer plutôt que d'acheter vos locaux pour votre nouvelle entreprise, car cela peut vous permettre d'économiser de l'argent au fil du temps par rapport à l'achat d'un local qui nécessite des coûts initiaux tels que les frais juridiques associés à la rédaction de documents comme les contrats, etc. qui sont nécessaires avant d'acheter un bien immobilier.,

Enfin, il existe des cas particuliers impliquant des ,

sociétés civiles de moyens ,

(,

III,

). ,

Ces affaires concernent les aspects les plus compliqués de la gestion d'un cabinet dentaire, tels que les procédures comptables et les techniques de gestion financière.,

I)\tLa gestion des contrats de travail,

Le choix du,

type de contrat de travail,

dépend d'un certain nombre de facteurs (,

A,

). ,

L'un des principaux est de savoir si l'employeur s'attend ou non à pouvoir mettre fin au contrat à tout moment sans préavis. ,

Si c'est le cas, un contrat de travail à durée indéterminée conviendra aux deux parties. ,

Toutefois, s'il est nécessaire d'avoir une certitude quant à la date de résiliation, il est conseillé de mettre en place un contrat à durée déterminée.,

Un autre facteur important est que si des circonstances particulières entourent ,

la relation de travail,

(par exemple, si certains employés ont besoin d'un traitement spécial), il peut être nécessaire d'utiliser plus d'un type de contrat de travail afin de s 'assurer que tous les aspects pertinents sont couverts de manière appropriée (,

B,

).,

A) Avantages et inconvénients du recours au salariat,

L’exercice en groupe de la profession de chirurgien-dentiste peut prendre la forme du salariat ou du statut libéral.,

En optant pour un collaborateur salarié, vous bénéficiez d’avantages mais aussi d’inconvénients. ,

A ce titre, vous pouvez vous reporter à ,

notre article repris ci-après,

. ,

1) Avantages :,

Le salariat est marqué par la situation de subordination dans laquelle se trouve le collaborateur vis-à-vis du titulaire.,

Si vous employez des collaborateurs salariés, ces derniers :,

Seront soumis à vos directives, comprenant entre autres, l’imposition des horaires de travail ; ,

Seront soumis à votre pouvoir de sanction.,

Ce pouvoir se limite cependant à l’indépendance professionnelle reconnue à tout chirurgien-dentiste.,

2) Inconvénients :,

Le statut de salarié vous expose cependant à plusieurs points de vigilance :,

Ainsi, vous faudra-t-il respecter les dispositions du droit du travail et de la convention collective.,

A titre d’exemple, le recours au CDD n’est possible que dans un nombre limité de situations listées par la loi comme ,

« l’accroissement temporaire d’activité »,

. ,

En outre, la rupture du contrat impose un certain formalisme, voir n’est ouvert qu’en cas de faute grave dans le cadre d’un CDD.,

Pour chaque recrutement, il vous faudra déclarer le salarié auprès de l’URSSAF, prévoir une visite médicale d’embauche et souscrire à une retraite complémentaire.,

Par ailleurs, les salariés n’engageront pas leur responsabilité en cas de dommage occasionné sur un patient dès lors qu’ils agissent dans les limites de leur mission.,

Enfin, toute clause de non-concurrence mise en œuvre à la fin d’un contrat devra connaitre une contrepartie financière « non-dérisoire » par rapport aux limites imposées à la liberté de travail du collaborateur salarié.,

La contrepartie financière correspondra alors :,

Soit en une ,

fraction du salaire,

versé tous les mois après la fin des relations de salariat (entre le cinquième et le tiers de la rémunération moyenne de l’ancien salarié);,

Soit en ,

une somme unique,

versée lors de la mise en œuvre de la clause.,

Cette somme supportera les contributions fiscales et cotisations sociales ,

B)    Le choix du type de contrat de travail,

La convention collective nationale des cabinets dentaires fait état des mentions obligatoires des contrats de travail, qu’ils soient conclus à durée déterminée ou indéterminée (article 3.2). ,

Elle précise que vous avez le droit d’exiger les diplômes ou attestations confirmant la qualification du futur salarié.,

Vous pouvez garder en tête que, peu importe la qualité du contrat, vos salariés auront une obligation de loyauté à votre égard et seront soumis au secret professionnel qui s’entend après la fin du contrat.,

1) Le Contrat à Durée Indéterminée,

Conclusion du contrat ,

Le Contrat à Durée Indéterminée est le contrat ,

« de droit commun »,

, c’est-à-dire, qu’il est censé s’appliquer en l’absence de situation particulière.,

En plus des dispositions générales du code du travail, vous devrez vous familiariser, en tant qu’employeur avec les dispositions de la convention collective nationale des cabinets dentaires (Titre III de la convention en ce qui concerne les contrats de travail).,

Il dispose :,

Que le CDI doit être écrit et signé par les parties au plus tard le jour de l’embauche (cette exigence est propre à votre domaine d’activité) ;,

Que la durée maximale du travail hebdomadaire ne doit pas dépasser les 4/5 de la durée légale conventionnelle hebdomadaire de travail à temps complet.,

Période d’essai,

Si la rupture du contrat de travail peut s’avérer complexe, la période d’essai rend cette dernière plus simple (absence de motif) au cours des premiers mois au cours desquels vous pouvez juger de la compétence de votre salarié.,

En ce qui concerne le CDI : Le contrat de travail débute par une période d'essai de 2 mois. Cette période peut être renouvelée pour la même durée, une fois. ,

Le renouvellement, à la demande de l'employeur, doit être fait par écrit par lettre recommandée avec avis de réception, ou remise en main propre contre décharge, avant la fin du second mois d'essai.,

La rupture du contrat de travail nécessite le respect d’un délai de préavis allégé prévu à l’article 3.4.1 de la Convention.,

Rupture hors période d’essai,

Le CDI peut être rompu :,

Par l’employeur (licenciement);,

Par le salarié (démission).,

Ces deux ruptures devront faire l’objet d’un préavis, dont la durée dépendra de l’ancienneté du salarié, ainsi que de son statut cadre ou non-cadre : ,

Pour les salariés non-cadres :,

15 jours pour la période qui s'étend entre la fin de la période d'essai et avant 6 mois d'ancienneté ;,

1 mois au-delà du 6e mois ;,

2 mois après 2 ans de présence.,

Pour les cadres :,

Avant 1 an d’ancienneté, on applique les mêmes délais que pour les non-cadres ;,

Après 1 an, le préavis est de 3 mois.,

2) Le Contrat à Durée Déterminée,

Conclusion du contrat,

Si le Contrat à Durée Indéterminé est le contrat de droit commun, le contrat à durée déterminée est un contrat d’utilisation subsidiaire et ne peut, par conséquent, être invoqué que dans un nombre de cas déterminé par la loi.,

Le motif du recours au CDD devra toujours figurer dans le contrat de travail, également contrat écrit (obligatoire pour toutes les professions). ,

Il s’agit, vous concernant :,

Du remplacement d’un salarié dans le cas :,

Du salarié absent ou dont le contrat de travail est suspendu.,

Du remplacement d'un salarié dont le départ définitif précède la suppression du poste.,

Du remplacement d'un salarié dans l'attente de l'entrée en service du salarié recruté sans CDI.,

De l’accroissement temporaire de l'activité habituelle de l'entreprise,

Un CDD ne peut, en principe, dépasser les 18 mois. ,

Par ailleurs, toute utilisation détournée du CDD pourra entrainer la requalification en CDI.,

Période d’essai,

En ce qui concerne le CDD : Pour les contrats à terme précis, la période d'essai est de 1 jour par semaine avec un maximum de 2 semaines pour les contrats dont la durée est au plus égale à 6 mois. Elle est de 1 mois maximum pour les contrats de plus de 6 mois.,

Ces périodes d'essai ne sont pas renouvelables.,

Rupture,

Le CDD cesse de plein droit à l’arrivée de son terme. Il donne droit, à cette occasion, à une indemnité, dite ,

« de précarité »,

égale à 10% de la rémunération perçue durant l’exécution du contrat, sauf proposition de l’employeur d’un CDI.,

 Il peut également être rompu :,

Par l’employeur (licenciement), pour faute grave ou force majeure ; ,

Par accord des parties ou résolution judiciaire (auquel cas, l’indemnité de précarité est également due) ;,

Par le salarié, uniquement dans le cas où il justifie d’une embauche en CDI.,

Toute rupture injustifiée donne droit à des dommages et intérêts au bénéfice de l’autre partie. ,

Si elle est à l’origine de l’employeur, celui-ci devra également verser les rémunérations dues sur la période restante du CDD.,

II)\tLa gestion de votre local,

On a vu que le choix du lieu d’exercice était, sous réserve des impératifs d’ordre déontologique légaux et contractuels, libre. ,

Mais d’autres problématiques liées au local méritent d’être posées. ,

En effet, une fois le lieu choisi, encore convient-il de déterminer le schéma juridique vous en assurant la jouissance ainsi que les mises aux normes légales nécessaires.,

Les locaux dentaires peuvent être utilisés de deux manières : ,

la location et la propriété,

(,

A,

).,

La location est un excellent moyen de gagner de l'argent avec votre propriété, mais elle comporte certains risques. ,

Vous êtes responsable du nettoyage, de l'entretien et des réparations pour l'utilisation de vos locaux par un locataire. ,

Si vos locataires ne paient pas leur loyer ou causent des dommages à l’immeuble, vous devrez faire face aux conséquences de leurs actes après leur départ.,

Posséder vos propres locaux dentaires est un excellent moyen de garder le contrôle sur tous les aspects du fonctionnement de votre entreprise. ,

En tant que propriétaire, vous pouvez prendre toutes les décisions concernant l'utilisation et l'entretien des locaux. ,

Vous avez également plus de possibilités d'augmenter sa valeur au fil du temps en réalisant des rénovations ou en ajoutant de nouveaux équipements.,

A) Les modes de jouissance du local,

L’accès aux locaux peut se faire, principalement :,

Par un recours à la location ;,

Par un recours à la propriété.,

 ,

1) Recours à la location,

Différents types de baux,

Le recours à la location, ou sous-location implique de conclure un contrat de bail qui pourra prendre différentes formes et donc se voir appliquer différents régimes en fonction de la destination des locaux.,

Le bail peut être :,

Commercial ,

Il s’agit d’un statut extrêmement protecteur réservé à l’origine aux commerçants mais étendue aux professionnels libéraux dans lequel la durée du bail est de 9 ans minimum et pour lequel vous bénéficiez d’un droit au renouvellement. ,

La résiliation du bail et la variation des loyers intervient ici de manière triennale uniquement.,

Professionnel,

C’est le contrat de bail normalement applicable aux professions libérales. Il est de 6 ans minimum (durée renouvelable à la fin du contrat mais sans obligation de renouvellement avec potentielles augmentations du loyer). La rupture peut intervenir à tout moment sous réserve du respect d’un préavis de 6 mois,

A usage mixte,

Le bail à usage mixte comprend une partie à usage d’habitation et une autre partie à usage professionnel. Le contrat a une durée de 3 ans si le bailleur est une personne physique et de 6 ans s’il s’agit d’une personne morale. La rupture peut intervenir à tout moment sous réserve du respect d’un préavis de 3 mois,

Recommandations communes,

A noter que le recours à la location ne nécessite pas que le bailleur soit un tiers. ,

Ainsi, et si vous arrivez à acquérir les locaux par l’intermédiaire d’une société dont vous êtes associé, celle-ci pourra mettre en location le bien à votre cabinet.,

2) Recours à la propriété,

Vous avez maintenant trouvé le local dans lequel vous allez vous installer, ce dernier vous permettant d’exercer une activité professionnelle.,

L’acquisition du bien peut se faire directement sur votre patrimoine professionnel ou par l’intermédiaire d’une nouvelle structure.,

Acquisition à titre professionnel,

L’acquisition de l’immeuble sur votre patrimoine professionnel ou par votre société d’exercice offre plusieurs avantages par rapport à l’acquisition d’un bien immobilier par un particulier :,

Vous pouvez déduire les intérêts de l’emprunt souscrit pour l’achat,

Vous pouvez également déduire votre taxe foncière,

Vous pouvez enfin déduire les amortissements de votre immeuble inscrit à l’actif,

Ces amortissements se retrouveront cependant dans la plus-value imposable en cas de cession du bien.,

En effet, les plus-values de bien détenus depuis plus de 2 ans (plus-values à long terme) sont déterminés de la manière suivante : ,

Plus-values : prix de cession – Valeur nette comptable,

Avec la Valeur Nette Comptable : ,

VNC = prix d’acquisition – amortissements,

Des exonérations intéressantes existent par ailleurs sur vos plus-values immobilières, le code général des impôts prévoyant notamment un abattement sur la plus-value à hauteur de 10% qui commence à courir dès la 5ème année et conduit à une exonération totale de la plus-value à long terme (en dehors des amortissements donc) après 15 ans de détention.,

Acquisition par l’intermédiaire d’une société,

Le choix du recours à une société vous permet de séparer les patrimoines détenant le foncier et celui détenant l’activité de dentiste.,

Cela vous permet par exemple :,

De mettre en place une location entre la société détentrice de l’immeuble et votre patrimoine professionnel (ou votre société d’exercice le cas échéant).,

De faire subir un emprunt aux fins de l’acquisition à une autre structure qui ne risque pas de mettre en danger votre activité.,

De vous associer pour l’achat du bien (mettre en commun avec d’autres praticiens hors du domaine dentaire pour l’acquisition de locaux ou de faire entrer vos enfants au capital pour leur transmettre ensuite la société.,

L’acquisition se fera alors souvent par l’intermédiaire d’une SCI.,

III)\tCas particulier de la société civile de moyens,

La société civile de moyen constitue une modalité d’exercice exposée à un certain nombre de ,

principes juridiques,

,

(A). ,

Aussi, lesdits principes ont une influence directe sur le choix qu’il conviendra d’opérer quant à ,

son intégration ou à sa mise en place (B). ,

A) Principe,

Les sociétés civiles de moyens ont été créées par l‘article 37 de la loi n° 66-879 du 29 novembre 1966 relative aux sociétés civiles professionnelles.,

Il s’agit d’une société civile prenant la forme de société coopérative qui :,

A pour objectif la mise à disposition de moyens matériels dont elle est propriétaire (locaux nus, matériel) à ses membres dans le cadre de l'exercice de leur profession ; ,

Met à bien cet objectif par la ,

mise en commun des moyens,

entre ses membres par le paiement d’une ,

redevance,

. ,

Ces redevances et leur répartition seront fixées directement dans les statuts ou au sein d’un document annexe (pacte d’associé ou règlement intérieur). ,

Il faudra y apporter une attention toute particulière afin d’éviter les conflits d’interprétation entre membres et faire en sorte que chacun participe aux dépenses en fonction de son utilisation des biens communs (permettant d’échapper à l’application de la TVA) ;,

Sert uniquement à cet objectif, c’est-à-dire n’a pas pour but de dégager des profits.,

Les membres des sociétés civiles de moyen en l’espèce vont être composés de plusieurs professionnels libéraux (exerçant en tant qu’entrepreneurs individuels ou par l’intermédiaire de sociétés), qui eux-mêmes conservent leur autonomie dans la gestion de leur cabinet.,

Ainsi, en tant que membres de la SCM, vous conservez vos clients, et demeurez libre d’engager vos propres collaborateurs.,

Rappelons à ce titre que l’installation dans le même bâtiment qu’un autre chirurgien-dentiste nécessite son agrément préalable ou à défaut autorisation du conseil de l’ordre.,

La SCM présente les particularités suivantes en tant que société, personne morale :,

Les associés sont ,

responsables indéfiniment ,

aux dettes de la société (dispositions propres aux sociétés civiles), à proportion de leur détention dans le capital ;,

La SCM n’est pas soumise à l’impôt sur les sociétés, c’est-à-dire que ses membres seront ,

personnellement passibles,

, pour la part des bénéfices correspondant à leurs droits dans la société, soit de l'IR, soit de l'IS, selon leur propre statut fiscal.,

Elle sera cependant imposée à l’impôt sur les sociétés si elle s’écarte de son objet social et effectue des opérations autres que la simple mise à disposition des biens acquis à ses membres.,

A) Accès à la Société civile de moyen,

Le recours à la société civile de moyen nécessite :,

En cas de mise en place ex nihilo : ,

La constitution de la société avec immatriculation au greffe aux fins de l’acquisition de la personnalité juridique.,

En cas d’intégration d’une SCM déjà en place :,

Par l’acquisition des titres d’un associé partant ;,

Par une augmentation de capital avec apport de votre part.,

Si la constitution et les formalités y étant rattachées ont déjà été évoquées, il convient de rappeler que l’acquisition des parts sociales d’une SCM et l’entrée au capital par augmentation du capital social nécessitent l’accord des associés déjà en place.,

En effet la cession de part est soumise à agrément, c’est-à-dire à un vote préalable des associés réunis en Assemblée Générale tandis que l’augmentation de capital doit également être décidée par la collectivité des membres de la SCM et faire l’objet de formalités au greffe.,

Il est également envisageable par un acte annexe aux statuts de prévoir que les modifications intervenues dans la détention capitalistique d’un associé personne morale devront être portées à la connaissance de la SCM.,

Par exemple, dans le cas d’une SCM possédant les locaux de deux dentistes, l’un travaillant en entrepreneur indépendant et l’autre par l’intermédiaire d’une SEL. ,

Le dentiste en SEL qui décide de s’associer ne fait pas entrer de nouveau membre dans la SCM mais est contraint d’informer le dentiste entrepreneur individuel de cette association, voire d’accepter une nouvelle clé de répartition des charges communes.,

IV)\tAprès l’acquisition : les obligations liées à votre local,

Le local d’un cabinet dentaire est soumis à un certain nombre d’obligations réglementaires tenant en l’affichage ,

d’informations spécifiques,

(,

1,

), au respect de plusieurs ,

obligations sanitaires,

(,

2,

) ainsi qu’à un devoir déontologique de maîtrise quant au recours à certaines formes de ,

publicités ,

(,

3,

). ,

1) Les obligations en matière d’affichage,

Affichage commun aux entreprises,

Certains affichages vous sont imposés au sein du cabinet. Ils peuvent ne pas spécialement être liés à la profession de dentiste (liste des numéros de secours : pompier, urgences, des plans de l’immeuble et consignes d’évacuation).,

Affichage spécifique ,

D’autres affichages vous sont spécifiques, comme :,

L’affichage du règlement intérieur de radioprotection dans les locaux émettant des rayonnements ionisants ; ,

L’affichage trèfle zone surveillée ;,

L’affichage de consignes en cas d’accident d’explosion au sang ;,

L’affichage concernant la facturation dans les lieux d’encaissement et en salle d’attente.,

Article 4 de l’arrêté du 30 mai 2018,

 : Les professionnels de santé conventionnés, les centres de santé et les autres services de santé affichent la phrase suivante :,

« Seuls peuvent vous être facturés des frais correspondant à une prestation de soins rendue. Le paiement d'une prestation qui ne correspond pas directement à une prestation de soins ne peut vous être imposé. »,

Lorsqu'un professionnel propose au patient des prestations ne correspondant pas directement à une prestation de soins, il affiche la liste des prestations offertes et le prix de chacune d'entre elles.,

Doit également, entre autres, figurer une indication du conventionnement (article 5).,

2) Les obligations sanitaires,

Des obligations sanitaires sont à votre charge en tant que dentistes. ,

Elles sont liées :,

A l’exposition aux radiations (en la présence de matériel de radiologie) ; ,

A l’expositions aux déchets organiques ;,

A la stérilisation.,

3) Les obligations en matière de publicité,

Principe général d’interdiction,

Les spécificités liées à la nature de votre activité vous interdisent, ,

de manière générale,

, le recours à la publicité. ,

Cette interdiction devra cependant être tempérée notamment au regard du droit communautaire,

[1],

.,

[1],

A ce titre, on pourra faire référence à l’arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne, rendu le 4 mai 2017 dans l'affaire C-339/15,

Pour rappel, le principe provient d’un article déjà évoqué :,

R. 4 127-215 :,

,

La profession de chirurgien-dentiste ne doit pas être pratiquée comme un commerce.,

L’article incluait avant 2020 l’interdiction de publicité dans ce principe général.  ,

La situation est maintenant moins explicite et votre marge de manœuvre plus grande.,

Malgré cette évolution législative, il convient de garder en tête qu’il ne s’agit jamais de faire de la publicité comme le ferait un commerçant mais plus de bien informer le patient (on pourrait plus parler de communication que de publicité).,

Ainsi, le Conseil d’Etat a-t-il pu estimer par un arrêt du 11 février 2004, n°249891, mais toujours d’actualité que : Constitue un procédé publicitaire prohibé le panneau de « ,

dimension importante » installé en face du centre médical où est situé le cabinet du praticien poursuivi, comportant sur deux faces la liste des praticiens des professions représentées dans le centre médical, en tant que ce panneau n’était pas nécessaire à l’information des patients, laquelle était déjà suffisamment assurée par les plaques professionnelles des mêmes praticiens,

 ».,

Par ailleurs il convient de soumettre tout ce qui va être énoncé à vos obligations déontologiques.,

Tempéraments,

Ainsi vous êtes libres de communiquer au public par tout moyen y compris sur un site internet :,

Des informations relatives à vos compétences et pratiques professionnelles ainsi qu’à votre parcours et conditions d’exercice (avec interdiction toutefois du recours à la comparaison avec d’autres confrères, à des témoignages de tiers ou à une incitation disproportionnée aux actes de soins) ;,

Toute information scientifiquement étayée, à des fins éducatives ou sanitaires sur des questions relatives à la discipline ou à des enjeux de santé publique.,

 Au regard des article R4127—216 et R4127-218 du code de la santé publique, vous pouvez également faire figurer sur vos feuilles d’ordonnance, dans les annuaires publics, et sur votre plaque professionnelle vos informations professionnelles, c’est-à-dire :,

Vos noms et prénoms ; ,

Adresse professionnelle ; ,

Modalités de contact ;,

Spécialisations, titres et diplômes ;,

Votre situation vis-à-vis des organismes d’assurance maladie ;,

Toute autre information tenant compte des recommandations émises par l’ordre. Concernant les spécialisations, titres et diplômes, ces derniers doivent être reconnus par l’ordre. ,

Ainsi a été jugé qu’était fautif le chirurgien-dentiste qui mentionne sur ses ordonnances et sur ses lettres des diplômes non-reconnus tels que « DU de dermatologie et de vénéréologie buccale », « DU d’anatomie et d’implantologie », « Master in oral and maxillofacial surgery », « Advanced implant surgery certificate », etc., ou qui nomme son cabinet « cabinet de chirurgie buccale, d’implantologie et de parodontologie », faisant ainsi référence à des spécialités non-instituées.,

[1],

A ce titre, votre plaque professionnelle, qui peut faire en outre figurer les mentions « cabinet dentaire,

[2],

 » et vos horaires de consultation peut être apposée :,

D’une part à l’entrée de l’immeuble dans lequel vous exercez ;,

D’autre, à la porte de votre cabinet.,

[2],

CDNOCD, 8 décembre 2011,

[3],

Arrêt du Conseil d’Etat du 12 mars 2003, n° 242873,

Les collaborateurs, qu’ils soient ou non libéraux peuvent également apposer leur plaque.,

Pour finir, vous disposez d’une marge de manœuvre également lors de votre installation ou d’une modification de votre exercice, périodes auxquelles vous pourrez publier sur tout support des annonces en tenant compte des recommandations émises par le conseil national de l’Ordre.,

La mise en place d’un site internet ,

Les dispositions de l’article R4127-216 s’appliquent aux sites internet. Ces derniers peuvent également comporter, au regard de la Charte ordinale relative à la communication du chirurgien-dentiste, des informations complémentaires :,

●       « ,

Les orientations professionnelles du chirurgien-dentiste. Elles ne sont ni une spécialité reconnue, ni une compétence ; c’est une pratique personnelle déclarative non attestée par le Conseil de l’Ordre,

 ». ,

Elles sont cependant limitées aux suivantes :,

Omnipratique (réalisation de l’ensemble de ces orientations) ;,

Endodontie ;,

Odontologie chirurgicale ;,

Odontologie conservatrice ;,

Odontologie pédiatrique ;,

Orthodontie ;,

Parodontologie ;,

Prothèses ;,

Traitement des dysfonctions oro-faciales.,

Mais également :,

L‘expérience professionnelle du chirurgien-dentiste, son exercice professionnel.,

Les informations médico-économiques relatives aux honoraires pour les prestations prévues à l’article R.1111-21 du code de la santé publique.,

Des informations objectives à finalité scientifique, préventive ou pédagogique scientifiquement étayées respectant les données acquises de la science sur ces disciplines et les enjeux de santé publique.,

Les conditions d’accès au cabinet, son accessibilité (Registre d’accessibilité).,

Les langues parlées.,

Si les sites internet peuvent être un vecteur de communication renforcée, il vous demeure interdit d’obtenir, contre paiement ou par tout autre moyen, un référencement numérique faisant apparaître de manière prioritaire l’information vous concernant dans les résultats d’une recherche effectuée sur Internet.,

Exercice en commun

En tant que chirurgien-dentiste titulaire et après un certain nombre d’années d’expérience, vous allez probablement être amené à vous interroger sur l’opportunité de l’exercice de votre profession en groupe avec d’autres chirurgiens-dentistes.,

Les modalités de cet exercice en commun varient selon que vous envisagiez d’exercer :,

En tant qu’entrepreneur individuel,

: si vous choisissez d'exercer en tant qu'entrepreneur individuel, vous serez responsable de tous les aspects de votre cabinet, y compris l'embauche et le licenciement des employés, l'achat d'équipement, la création de politiques et de procédures pour votre entreprise, etc.(,

I,

) ;,

,

En société,

: si vous choisissez d'exercer dans le cadre d'une société, vous travaillez avec d'autres dentistes qui exercent également à cet endroit. ,

Les conditions de ce cabinet commun varieront selon qu'il y a ou non un directeur associé qui supervise tous les aspects de l'entreprise ou qu'il y a plusieurs associés qui ont chacun leurs propres responsabilités au sein de la société (,

II,

).,

I) L’exercice en commun en tant qu’entrepreneur individuel,

Si la société est souvent dépeinte comme le meilleur moyen pour des professionnels de se regrouper, elle n’est pas le seul moyen pour le faire. L’exercice en groupe reste en effet ouvert à l’entrepreneur individuel sous deux formes juridiques distinctes, à savoir :,

Le ,

salariat ,

(,

A,

) ;,

Le statut ,

libéral ,

(,

B,

).,

A) Le statut salarié,

Avantages,

Le salariat est marqué par la situation de subordination dans laquelle se retrouve le collaborateur vis-à-vis du titulaire. ,

Si vous employez des collaborateurs salariés, ces derniers :,

Seront soumis à vos directives, comprenant entre autres, l’imposition des horaires de travail ;,

Seront soumis à votre pouvoir de sanction.,

Ce pouvoir se limite cependant à l’indépendance professionnelle reconnue à tout chirurgien-dentiste.,

Inconvénients,

Le statut de salarié vous expose cependant à plusieurs points de vigilance :,

Ainsi, vous faudra-t-il respecter les dispositions du droit du travail (A titre d’exemple, le recours au CDD n’est possible que dans un nombre limité de situations listées par la loi comme « l’accroissement temporaire d’activité ». ,

En outre, la rupture du contrat impose un certain formalisme, voir n’est ouvert qu’en cas de faute grave dans le cadre d’un CDD) ;,

Par ailleurs, les salariés n’engageront pas leur responsabilité en cas de dommage occasionné sur un patient dès lors qu’ils agissent dans les limites de leur mission ;,

Enfin, toute clause de non-concurrence mise en œuvre à la fin d’un contrat devra connaitre une contrepartie financière « non-dérisoire » par rapport aux limites imposées à la liberté de travail du collaborateur salarié.,

La contrepartie financière correspondra alors :,

Soit en une fraction du salaire versé tous les mois après la fin des relations de salariat (entre le cinquième et le tiers de la rémunération moyenne de l’ancien salarié) ;,

Soit en une somme unique versée lors la mise en œuvre de la clause.,

Cette somme supportera les contributions fiscales et cotisations sociales.,

B) Le statut à titre libéral,

Inconvénients,

A l’inverse, si vous optez pour un collaborateur libéral, ce dernier ne vous sera pas subordonné. ,

En résultera notamment :,

Que ce dernier exercera son activité professionnelle en toute indépendance ;,

Qu’il pourra constituer et traiter sa propre patientèle ;,

Qu’il pourra compléter sa formation.,

Cette situation est susceptible d’amener à des désaccords entre praticiens du même cabinet, si votre collaborateur venait par exemple, à privilégier de manière trop importante sa patientèle en délaissant la vôtre. Par ailleurs, le collaborateur est moins encouragé à racheter la patientèle de son titulaire quand il peut développer la sienne. Enfin, en cas de séparation entre collaborateur et titulaire, ,

le tri des patients pourra poser un problème,

.,

Veuillez noter cependant que sont normalement considérés comme patients du titulaire les patients mis en contact par le titulaire durant l’exécution du contrat de collaboration. Nous vous encourageons cependant à bien garder une trace de l’attribution des patients.,

Avantages,

Indépendamment de tout ce qui vient d’être dit, il convient de noter que les rétrocessions d’honoraires sont effectuées sur l’ensemble des patients soignés par le collaborateur, peu importe que ces derniers constituent sa clientèle ou pas.,

Par ailleurs :,

La gestion sociale de votre cabinet sera fortement allégée en l’absence de recours à des collaborateurs salariés. ,

Notez à ce titre que le Conseil de l’Ordre propose un modèle de contrat de collaboration à titre libéral, disponible au siège du conseil départemental.,

Les clauses de non-concurrences, si elles ne sont pas encouragées par le conseil de l’ordre ont été reconnues valides par ce dernier et ne donnent pas lieu à une compensation financière (attention cette clause ne figure pas de manière satisfaisante dans le modèle évoqué).,

II)\tL’exercice en société,

L’exercice en société implique un certain nombre de ,

principes juridiques,

(,

A,

), lesquels peuvent s’inscrire aussi bien dans le cadre de ,

sociétés civiles,

(,

B,

) que de ,

sociétés commerciales,

(,

C,

),

A) Principes de l’exercice en société,

Il s’agit d’un statut que nous avons déjà évoqué avec la question de la mise en place de votre activité. ,

Nous en reprendrons alors très simplement les éléments essentiels.,

Conformément à l’article 1832 du code civil :,

« ,

La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter.,

Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne.,

Les associés s'engagent à contribuer aux pertes.,

 »,

Pour faire simple, une société est une entité distincte des personnes qui la compose (avec sa propre personnalité juridique lui permettant de contracter et d’ester en justice par exemple) et qui a pour vocation de rassembler des moyens afin de dégager des bénéfices qui reviendront à ceux qui ont investi.,

La création d’une société nécessite donc la mise en commun de moyens par ce qu’on appelle les apports, qui sont, principalement de deux sortes :,

Des apports en numéraire (c’est-à-dire, de l’argent) ;,

Des apports en nature, typiquement par un apport de clientèle ;,

Ces apports initiaux formeront le capital social, dont vous détiendrez une partie par l’intermédiaire de parts sociales et qui vous donneront accès :,

A des droits politiques (un pouvoir de décider des grandes orientations de la société lors des Assemblées Générales) ;,

A des droits financiers.,

Enfin, si la société a une personnalité morale, ,

elle ne peut pas d’elle-même signer ses contrats,

. ,

C’est pourquoi une ou plusieurs personnes physiques, les dirigeants vont prendre en charge, au nom et pour le compte de la société les décisions quotidiennes nécessaires à son activité.,

Si ces principes généraux s’appliquent à l’ensemble des sociétés, il existe cependant de nombreuses « formes sociétaires » régies par des règles différentes et dont l’utilité n’est ainsi pas la même.,

Nous avons par exemple pu parler de la société civile de moyens (SCM), société à responsabilité illimitée dont l’objectif et de mettre en commun de moyens (généralement un local) pour l’exercice de votre activité.,

Une société peut également avoir pour objectif d’accueillir directement votre activité libérale auquel cas elle prendra la forme alternativement :,

D’une société civile professionnelle (SCP), qui est, comme son nom l’indique, une société civile ;,

D’une société d’exercice libéral (SEL), qui emprunte une forme commerciale plus classique (SARL ou SAS).,

Ces sociétés, contrairement à la SCM exerceront la profession de chirurgien-dentiste et devront ainsi posséder la patientèle du cabinet, son matériel professionnel, et le bail ainsi qu’être inscrits au barreau de l’ordre.,

Exemple de schéma d’utilisation de la forme sociétaire,

 :,

B) La société civile ,

La société civile professionnelle est une forme sociétaire réservée aux professionnels exerçant une activité réglementée libérale (article 1 de la loi n° 66-879 du 29 novembre 1966 relative aux sociétés civiles professionnelles). ,

Seuls peuvent en être associés les chirurgiens-dentistes qui exerceront dans le cabinet,

.,

Elle a pour objectif de supporter les frais professionnels des praticiens et de facturer les honoraires.,

1) Droits politiques et financiers des associés,

En ce qui concerne les droits politiques des associés, le principe applicable en matière de SCP est celui du,

« un associé une voix »,

.,

Ainsi, peu importe votre détention dans le capital, vous aurez un droit équivalent sur les grandes décisions de la société que vos associés.,

Pour ce qui est de vos droits financiers, ces derniers sont fixés par l’article R.4113-48 du code de la santé publique. ,

Ils ne doivent pas prendre en compte votre détention au sein du capital mais plutôt votre activité réelle prenant en compte, entre autres :,

Votre temps de travail ;,

Vos recettes ;,

Vos qualifications et diplômes ;,

Votre ancienneté.,

2) Fiscalité et Responsabilité des associés,

La responsabilité des associés de SCP est illimitée conformément à l’article 1857 du code civil qui dispose :,

Article 1857 al.1 :,

« ,

A l'égard des tiers, les associés répondent indéfiniment des dettes sociales à proportion de leur part dans le capital social à la date de l'exigibilité ou au jour de la cessation des paiements.,

 »,

En plus de cette responsabilité financière, vous demeurez responsable des actes professionnels que vous accomplissez, la SCP étant solidairement responsable de ces derniers (les tiers peuvent actionner la SCP en responsabilité pour la totalité du dommage subi).,

Enfin, la SCP est une société fiscalement transparente (sauf option possible) ,

c’est-à-dire que ses associés seront imposés sur son résultat annuel,

(dans la mesure où il s’agit d’un bénéfice) quand bien même ce résultat n’est pas distribué sous la forme de dividendes.,

C) La société de forme commerciale,

1) Principe,

La forme sociétaire de la SEL permet à des professionnels libéraux d’exercer sous une forme commerciale, le régime applicable à chacune de ces sociétés dépendra alors de la forme commerciale empruntée.,

On parle principalement (même si d’autres formes existent techniquement) :,

De ,

SELARL ,

(SEL sous la forme d’une SARL) : La société d’exercice libéral à responsabilité limitée ;,

De ,

SELAS ,

(SEL sous la forme d’une SAS) : La société d’exercice libéral par actions simplifiée.,

Ces 2 formes permettent - contrairement à la SCP :,

D’exercer à plusieurs mais aussi individuellement (la société sera alors ce qu’on appelle une société « à associé unique ») ;,

De limiter la responsabilité des associés à ses apports initiaux. Attention on ne parle pas ici de votre responsabilité professionnelle qui pourra toujours être engagée contre vous personnellement et dont la société sera solidairement responsable.,

2) Droits politiques et financiers des associés,

Contrairement à la SCP, en cas d’attribution des bénéfices, ces derniers le seront au prorata de vos parts dans la société.,

Ces droits sont attachés purement à la qualité d’associé et peuvent vous être versés en cas de bénéfices distribuables :,

Indépendamment de l’exercice d’un mandat social (rémunération de dirigeant) ;,

Indépendamment même de l’exercice de votre activité de chirurgien-dentiste au sein du cabinet (l’associé non-exerçant ne reçoit pas de rémunérations pour son activité mais a droit aux dividendes).,

Vos droits de vote sont également proportionnels à votre détention dans le capital de la SEL.,

Par exemple :,

vous êtes associé d’une société dont les apports initiaux (le capital social) ont été de 50 000 euros.,

Vous avez personnellement mis 10 000 euros à la création, soit 20% du capital).,

Lors de l’Assemblée Générale ordinaire validant les comptes annuels, vous aurez 20% des droits de vote pour l’approbation des résolutions proposés par la direction.,

En cas de bénéfices de 100 000 euros sur l’exercice distribués en totalité, vous percevrez 20 000 euros.,

3) Règles de détention du capital social,

La détention du capital social au sein des SEL est plus libre qu’en SCP. Si comme on l’a vu, au sein des SELAS et SELARL, l’associé peut être en effet unique, en cas de pluralité d’associés, ces derniers :,

Ne devront pas nécessairement être des personnes physiques ;,

Ne devront pas nécessairement exercer l’activité de chirurgien-dentiste.,

La loi n° 90-1258 du 31 décembre 1990 relative à l'exercice sous forme de sociétés des professions libérales prévoit ainsi :,

Que la majorité du capital (50% des parts + 1) doit être détenue par des chirurgiens-dentistes exerçant au sein de la société.,

Cette détention peut être indirecte c’est-à-dire par l’intermédiaire d’une société spécifiquement désignée par la loi, soit :,

⮚     Une société constituée exclusivement pour le rachat de tout ou partie du capital d’une entreprise dans les conditions de l’article 220 quater A du code général des impôts ;,

⮚     Une SPFL (société de participations financières de professions libérales que nous étudieront plus tard).,

Que le reste des parts sociales peut être détenu par d’autres personnes, ici encore mentionnées par la loi (article 5) :,

⮚     Des chirurgiens-dentistes (y compris SEL ou SCP) mais exerçant dans d’autres cabinets.,

Ainsi, il vous est possible d’être associé dans deux SEL au plus : une dans laquelle vous exercerez, et une autre dans laquelle vous resterez passif (ou si vous exercez à titre individuel : 2 Sel dans lesquelles vous n’exercez pas).,

⮚     Des anciens associés qui n’exercent plus l’activité de chirurgien-dentiste dans la limite de 10 ans après cette cessation d’activité ;,

⮚     Les héritiers (ayant droit) de dentistes associés dans un délai de 5 ans ;,

⮚     D’autres professionnels de santé,

[4],

;,

[4],

L’article 11 du décret no 92-740 du 29 juillet 1992 relatif à l'exercice en commun de la profession de chirurgien-dentiste sous forme de société d'exercice libéral exclu de ces professionnels les professions suivantes : ,

a) Soit la profession de médecin en qualité de spécialiste en stomatologie, en oto-rhino-laryngologie, en radiologie ou en biologie médicale; b) Soit la profession de pharmacien, de masseur-kinésithérapeute ou d'orthophoniste.,

⮚     Toute personne membre de l’Espace économique européen ou en Suisse qui répond à ces exigences.,

Le non-respect de ces règles permet à tout intéressé de demander la dissolution de la société sous réserve d’un délai d’un  an de mise en conformité.,

A titre d’exemple, voici une composition envisageable du capital de votre SEL,

4) Distinctions entre SELARL et SELAS,

Distinguer SELAS et SELARL revient à distinguer SARL et SAS.,

Pour résumer, en cas de choix pour la SELAS :,

Vous disposerez d’une grande liberté dans la rédaction de vos statuts ; ,

En cas de cession de vos titres, vous devrez vous acquitter de droits d’enregistrements ,

d’un montant de 0,1% ,

du montant de la transaction ;,

Vous relevez du régime social assimilé salarié si vous êtes dirigeant ;,

Vos dividendes seront imposés à un ,

taux fixe de 30% (flat tax),

.,

En matière de SELARL :,

La cession de vos titres est soumise à un droit d’enregistrement plus important de 5% après déduction cependant d’un abattement ;,

Vous relevez du régime social des travailleurs indépendants si vous êtes dirigeant majoritaire et du régime assimilé salarié si vous êtes égalitaires ou minoritaires ;,

Vos dividendes seront imposés à un taux fixe de 30%. ,

Si le montant des dividendes dépasse les 10% du capital social, vous serez également redevables des cotisations sociales (jusqu’à 45%).,

D) Autres formes commerciales,

A des fins d’exhaustivité, nous mentionnerons deux dernières formes sociales ouvertes aux chirurgiens-dentistes mais dont l’utilisation est peu recommandée.,

 Il s’agit des ,

Sociétés Interprofessionnelles de Soins Ambulatoires (SIS),

ayant pour objet l’exercice en commun de :,

⮚La coordination thérapeutique, entendue comme les procédures mises en place au sein de la société ou entre la société et des partenaires, visant à améliorer la qualité de la prise en charge et la cohérence du parcours de soin ;,

⮚L'éducation thérapeutique du patient telle que définie à l'article L. 1161-1 ;,

⮚La coopération entre les professionnels de santé telle que définie à l'article L. 4011-1.,

[5],

[5],

Article R.4041-1 du Code de la Santé Publique.,

Il s’agit également de la société en participation (SEP), société dépourvue de personnalité morale pour laquelle les associés doivent donc contracter en nom propre. ,

 III)\tLes incidences de l’exercice en société,

L’exercice en société suppose plusieurs hypothèses dont les plus déterminantes se caractérisent par une plausible ,

cession de patientèle,

(,

A,

), le montage d’une,

holding,

(,

B,

) ainsi que le recours à une société de participations financières de professions libérales ,

(SPFPL),

(,

C,

).,

A) Le passage en société : la cession de patientèle,

Dans l’hypothèse où vous auriez commencé à exercer en tant qu’entrepreneur individuel mais que vous cherchiez à exercer en société, cette transition nécessite la cession de votre patientèle.,

1) Modalités de l’opération,

En plus d’une obligation légale, ,

il s’agit d’une opportunité,

. ,

En effet, le prix de la patientèle peut être : ,

Financé (en totalité ou partie) par un emprunt, ce qui vous permet de toucher un capital, l’emprunt étant remboursé par la société;,

Versé (en totalité ou partie) en compte courant, ce qui vous permettra d’exercer un arbitrage sur votre rémunération. ,

La société vous devra en effet le montant de la cession qu’elle pourra vous reverser tous les mois au fur et à mesure de ses recettes (sommes non imposables).,

Cette solution présente l’avantage de ne pas recourir à l’emprunt bancaire, néanmoins le versement de liquidité dépendra de la capacité de la SELARL à effectuer ces versements. ,

Si vous n’êtes pas dans un besoin immédiat de liquidités d’un point de vue purement personnel, cette solution vous permettra de disposer de fonds propres au sein de la société,

2) Fiscalité de l’opération,

La cession de titres a deux conséquences fiscales :,

Le paiement de droits d’enregistrements entre ,

3,

et ,

5%,

du montant de la patientèle ;,

Le paiement d’un impôt sur plus-value à hauteur de ,

30%,

de la plus-value.,

B) Le montage en Holding et la SPFPL,

1) Principe,

L’exercice en SEL (non applicable dans le cas de l’exercice en SEP) vous offre également la possibilité de structurer votre activité en rajoutant une nouvelle structure intermédiaire. ,

Cette structure, on a pu le voir, prend la forme d’une Société de Participations Financières de Professions Libérales (ou SPFPL), gouvernée par les articles 31-1 et suivants de loi n° 90-1258 du 31 décembre 1990 relative à l'exercice sous forme de sociétés des professions libérales.,

De la même manière que pour les Sociétés d’Exercice Libéral, les SPFPL empruntent la forme juridique des sociétés commerciales et pourra ainsi être constituée sous forme de SAS, SARL, SCA ou SA.,

Article 31-1, al.1 de la loi du 31/12/1990 :,

« ,

Il peut être constitué entre personnes physiques ou morales exerçant une ou plusieurs professions libérales […] des sociétés de participations financières ayant pour objet la détention des parts ou d'actions de [SEL] ayant pour objet l'exercice d'une même profession ainsi que la participation à tout groupement de droit étranger ayant pour objet l'exercice de la même profession.,

2) Le montage de la Holding,

La SPFPL est donc ce qu’on appelle une société Holding, c’est-à-dire, qu’elle a pour objet principal la détention de titres dans d’autres sociétés.,

Votre SPFPL recevra ainsi les dividendes de la SEL qu’elle pourra ensuite vous reverser ou réinjecter au sein d’autres structures ,

à des fins d’investissement ou de hobby,

.,

3) Fiscalité,

La mise en place d’une société Holding est principalement motivée par des considérations fiscales de deux ordres :,

La remontée des dividendes ,

La création d’une SPFPL permet notamment de pouvoir bénéficier d’une optimisation fiscale dans le cadre de la remontée des dividendes.,

En effet, grâce au ,

régime mère-fille,

, la quasi-totalité des dividendes perçus par la holding (SPFPL ou Holding de la SPFPL si on imagine un troisième niveau de montage) est exonérée d’impôt, à condition qu’elle détienne au moins 5% du capital de sa filiale. ,

Seuls 5 % des dividendes sont alors réintégrés pour « frais et charges »,

.,

La création d’une ou plusieurs Holding vous permet ainsi « d’encapsuler » vos bénéfices qui, tant qu’ils ne transiteront pas par vous, seront très faiblement imposés.,

A l’inverse, tous les dividendes qui vous seront distribués (directement par la SEL ou par la Holding) ,

seront imposés à hauteur de 30% de leur montant,

.,

La cession de titres,

Par ailleurs, et de la même manière que dans le cas d’une cession de patientèle, la constitution d’une SPFPL vous permet de céder une partie de vos titres dans votre SEL à votre Holding afin de dégager des liquidités.,

4) Règles de détention du capital social,

La détention de la SPFPL dans le capital d’une SEL est régie par les dispositions préalablement énoncées. ,

Parallèlement, la détention dans le capital d’une SPFPL est elle-même règlementée (ces règles sont très proches que celles en matière de SEL),

Ainsi, plus de la moitié du capital et des droits de vote doit être détenue par des personnes exerçant leur profession au sein des sociétés faisant l'objet d'une prise de participation. ,

Le complément peut être détenu par :,

⮚     Des anciens associés qui n’exercent plus l’activité de chirurgien-dentiste dans la limite de 10 ans après cette cessation d’activité ;,

⮚     Les héritiers (ayant droit) de dentistes associés dans un délai de 5 ans ;,

⮚     D’autres professionnels de santé ; ,

⮚     Toute personne membre de l’Espace économique européen ou en Suisse qui répond à ces exigences,

[6],

.,

[6],

Article 31-2 de la loi du 31/12/1990,

.,

Par ailleurs, une même SPFPL ne peut détenir de parts sociales que dans 2 SEL maximum et vous ne pouvez détenir de parts sociales que dans 2 SPFPL au plus.,

5) Exemple de schéma de structuration,

Voici ci-dessous un exemple de structuration sociétaire à partir d’une SEL vous permettant de faire remonter les bénéfices de la SEL à une SPFPL, qui, elle-même pourra mettre à disposition de ses sociétés sœurs (par emprunt par exemple) sa trésorerie pour la mise en place d’investissements.,

Fin d’exercice de la profession

La fin de l’exercice de votre profession de chirurgien-dentiste peut intervenir pour plusieurs raisons : l’interruption ,

volontaire ,

de votre activité (,

I,

) ou l’interruption involontaire en raison de ,

difficultés financières,

(,

II,

).,

I)\tL'interruption volontaire de votre activité,

L’interruption volontaire de l’activité se caractérise en premier lieu par ,

la vente du Cabinet,

(,

A,

), et en second lieu par la ,

radiation de l’entreprise,

s’y rattachant (,

B,

),

A) La vente de votre cabinet,

La vente du cabinet dentaire correspond alternativement à deux réalités :,

La cession des titres de votre société ;,

La cession de votre patientèle.,

Les conséquences directes résultant de la vente du cabinet ont en réalité été étudiées en grande partie au cours de nos précédents développements.,

Il s’agit des impacts fiscaux d’une telle cession (prise en compte de l’impôt sur la plus-value et des droits d’enregistrement – « L’acquisition à titre professionnel).,

Il s’agit encore des problématiques de droit de la concurrence et de droit des contrats par l’étude des clauses de non-concurrence.,

Plusieurs points complémentaires méritent en revanche d’être mis en exergue :,

⮚Les conséquences en droit social de la cession ;,

⮚La publicité de la cession.,

Les règles du droit social ,

C’est l’article L. 1224-1 du code du travail qui règle cette problématique et dispose que : ,

« ,

Lorsque survient une modification dans la situation juridique de l'employeur, notamment par succession, vente, fusion, transformation du fonds, mise en société de l'entreprise, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l'entreprise.,

 »,

Le code du travail contraint donc le maintien des contrats salariés à la suite d’une cession de patientèle, et ce, peu importe l’existence de tout contrat prévoyant le contraire.,

[7],

Autrement formulé aucun licenciement ne pourra intervenir avant ou après la cession au seul motif de l’intervention de ladite cession. ,

Ainsi des licenciements préalables à la vente motivés par la réorganisation de l’entreprise préalable à la cession,,

[8],

ou pour des raisons économiques ou techniques impliquant une suppression d’emploi,

[9],

seront totalement justifiés.,

De la même manière, ont été considérés comme valables les licenciements postérieurs à la cession en raison de fautes ou négligences commises par le salarié alors qu’il était sous l’autorité de l’ancien employeur,

[10],

.,

[7],

La Chambre Sociale de la Cour de Cassation dans un arrêt du 13/06/1990 a ainsi pu affirmer que les dispositions de l’article L. 1224-1 du code du travail étaient d’ordre public, et qu’ainsi il n’était pas possible d’y déroger par des conventions particulières.,

[8],

Soc. 08/06/1979,

[9],

Soc 17/07/1990,

[10],

Soc 29/05/1990,

Par ailleurs, les contrats de travail en cours seront maintenus dans les mêmes conditions que celles dans lesquelles ils étaient exécutés avant le transfert.,

En revanche, cette obligation étant mise à la charge de l’employeur dans une optique de protection des salariés, ces derniers pourront y renoncer et prévoir une rupture conventionnelle avec le cessionnaire. ,

La publicité de la vente du cabinet,

Le transfert du cabinet doit être connu de vos patients dans le cadre du principe de libre choix du professionnel de santé.,

Cette information pourra se faire :,

Par courrier énonçant la cession et ses raisons ainsi que la qualité du cessionnaire. Le patient est informé que ses informations personnelles seront transmises à l’acheteur sauf réclamation contraire ;,

Par information lors d’une consultation.,

A) La radiation de l’entreprise,

S’il ne s’agit pas du cas le plus répandu, il est possible qu’aucune cession ne puisse intervenir, le traitement de la cessation d’activité différera alors de l’hypothèse d’une cession.,

Information de la patientèle ,

Si l’on a pu remarquer que la cession du cabinet dentaire donnait lieu à information, cette dernière est également due en cas de fermeture.,

Cela se justifie notamment par l’obligation de continuité des soins à laquelle fait référence le code de la santé publique. ,

Ainsi, et en plus d’informer sur la fermeture du cabinet, il vous faudra indiquer l’existence de confrères à même de reprendre leurs dossiers.,

Pour des raisons de responsabilité professionnelle et d’établissement de la preuve, vous devrez conserver les informations personnelles et de santé de vos clients :,

30 ans après les prestations antérieures si ces dernières sont intervenues avant le 4 mars 2002 ; ,

10 ans minimum après cette même date (le conseil de l’ordre conseille le respect d’un délai de 20 ans).,

Vous pouvez également remettre ces données à vos patients sur demande, et en conservant la preuve de cette remise (signature d’un récépissé daté et signé comportant la liste des documents transmis).,

En cas de demandes d’informations d’un ancien patient, même après fermeture du cabinet, vous aurez alors entre 48h (délai minimal de réflexion) et 8 huit jours pour transmettre les informations demandées.,

Ce délai passe de 48h à 2 mois si les informations datent de plus de 5 ans.,

Fin du contrat de bail,

Dans le cas où vous seriez preneur d’un local, il devra être donné congé aux périodes prévues par la loi et le contrat :,

En cas de bail à usage mixte : par résiliation amiable ou par congé donné à l’issue d’une durée de 3 ans si le bailleur est une personne physique, et de 6 ans s’il s’agit d’une personne morale ;,

En cas de bail commercial par résiliation amiable ou par congé donné à l’issue d’une durée de 3 ans ;,

En cas de bail professionnel par résiliation amiable ou par congé donné à l’issue d’une durée de 6 ans.,

La résiliation donnera lieu à un état des lieux de sortie.,

Information du personnel,

La fermeture du cabinet vous donne une raison légale à la rupture des contrats de travail (licenciement économique). Des indemnités de licenciement seront dues, et en partie prises en charge en partie par l’AG2R.,

Inscription au tableau de l’ordre ,

Quand bien même vous cesseriez d’exercer en tant que chirurgien-dentiste, vous pouvez rester inscrit au tableau de l’ordre en tant que praticien retraité sur simple demande et en contrepartie du maintien des paiements des droits de cotisation. Vous devez sinon demander la radiation au tableau du conseil départemental.,

II)\tL'interruption involontaire de votre activité,

L’interruption involontaire de votre activité peut résulter de deux évènements que l’on abordera successivement, à savoir les ,

difficultés financières,

(,

A,

) et le ,

décès ou la maladie,

(,

B,

).,

A) Les difficultés financières de l’entreprise de chirurgien-dentiste,

Les difficultés financières font l’objet de plusieurs ,

principes ,

juridiques (,

1,

), lesquels décrivent la typologie des ,

différentes procédures ,

(,

2,

), outre les ,

spécificités,

offertes par l’exercice de la profession (,

3,

). ,

1) Principe,

Le traitement des entreprises en difficultés fait l’objet de règles dérogatoires du droit commun destinées à assurer un juste équilibre entre les intérêts du débiteur (qui peut parfois être sauvé et que l’on cherche donc à protéger dans la mesure où il semble pouvoir rebondir) et les intérêts des créanciers.,

Ces règles, initialement réservées aux commerçants vous sont également applicables depuis 2005.,

Ainsi, conformément à l’article L620-2 du code de commerce, les procédures collectives (dans le cas de L620-2, la sauvegarde judiciaire) sont ouvertes « à toute personne exerçant une activité professionnelle indépendante, y compris une profession libérale soumise à un statut législatif.,

Si vous exercez à titre individuel, vous ferez personnellement l’objet de la procédure collective, tandis que si vous exercez par l’intermédiaire d’une société (SEL), c’est cette dernière qui fera l’objet de la procédure en tant que société commerciale.,

[11],

[11],

Com. 16 sept. 2014, n°13-17.147 : Le chirurgien-dentiste qui a cessé d’exercer à titre individuel pour devenir associé d’une société d’exercice libéral n’agit plus en son nom propre mais exerce ses fonctions au nom de la société ; il cesse dès lors d’exercer une activité professionnelle indépendante.,

Il existe, en fonction de l’état financier du débiteur, plusieurs procédures plus ou moins sévères dont nous allons faire la revue.,

2) Typologie des différentes procédures,

a) Les procédures de prévention,

Tout d’abord, il existe plusieurs procédures visant à prévenir les difficultés des entreprises avant que celles-ci ne s’avèrent trop lourdes, et qui peuvent ainsi être prises volontairement par le débiteur.,

Le mandat ad hoc et la conciliation,

Le mandat ad hoc et la conciliation permettent la recherche, avec les créanciers sous la direction d’un tiers désigné par le tribunal de commerce (conciliation ou mandataire ad hoc), d’un accord permettant de mettre fin aux difficultés des créanciers.,

L’accord pourra ensuite être homologué au tribunal de commerce.,

La sauvegarde judiciaire,

La sauvegarde est une autre procédure ouverte au débiteur « qui, sans être en cessation des paiements, justifie de difficultés qu'il n'est pas en mesure de surmonter, de nature à le conduire à la cessation des paiements » (C. com., art. L. 620-1), c’est-à-dire, qui arrive, au jour le jour à payer ses dettes arrivées à exigibilité avec son actif disponible.,

La procédure (comme dans le cadre d’un redressement judiciaire) se déroule en plusieurs étapes :,

1.Elle commence par une période d’observation au cours de laquelle les créanciers vont devoir déclarer leurs créances et le débiteur va bénéficier d’avantages conséquents, et en particulier :,

Le maintien des contrats en cours (vos créanciers ne pouvant pas résilier leur contrat du seul fait de l’ouverture de la procédure,

[12],

),

Un arrêt des poursuites individuelles,

[13],

combiné à une interdiction de paiement des dettes antérieures au jugement d’ouverture.,

[1],

Article L622-13 Com,

[2],

Article L622-21 Com,

C’est l’article L622-7, I du code de commerce qui dispose que « ,

Le jugement d’ouverture ouvrant la procédure emporte de plein droit interdiction de payer toute créance née antérieurement au jugement d’ouverture,

 ».,

Ainsi, et par exemple, les créances de loyer antérieures à l’ouverture de la procédure ne seront pas payées pendant la période d’observation.,

Le maintien du contrôle de l’entreprise,

Ainsi l’article L622-1 du code de commerce prévoit-il que « L’administration de l’entreprise est assurée par son dirigeant », ce qui n’est pas le cas dans les procédures plus lourdes de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire que nous allons étudier.,

Il convient de noter qu’un mandataire sera cependant désigné avec une mission de surveillance.,

Les dirigeants de la société pourront ainsi continuer à exercer leurs fonctions et conclure des contrats tout en bénéficiant des mesures de la sauvegarde.,

2.,

Elle se termine par l’élaboration d’un plan au cours duquel le paiement des créances va avoir lieu en accord avec les remises de dettes et échéanciers accordés par les créanciers ,

Le redressement judiciaire,

La procédure de redressement ressemble par beaucoup d’aspect à celle de la sauvegarde, cependant :,

Elle ne peut être ouverte que par une entreprise « dans l'impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible » ;,

Les mandataires judiciaires disposent de pouvoir accru d’assistance (au lieu de surveillance) ;,

Certains des avantages moins notables de la sauvegarde disparaissent en redressement (extension des dispositions du plan à la caution, gel des intérêts etc…),

La liquidation judiciaire,

La liquidation judiciaire est ouverte à tout débiteur « ,

en cessation des paiements et dont le redressement est manifestement impossible,

» (C. com., art. L. 640-1, al. 1er).,

La liquidation résulte généralement d’une sauvegarde ou d’un redressement raté. Elle a pour finalité la disparition de la société,

3) Effets spécifiques à la profession,

Pour chacune de ces procédures, le conseil de l’ordre sera prévenu et exercera un rôle plus ou moins actif.,

Par ailleurs, dans le cas où l’ouverture de la procédure résulterait d’une fraude (mise en place artificielle de l’état de difficulté afin de bénéficier des avantages de la procédure), le conseil dispose d’un pouvoir de sanction.,

B) La maladie et le décès ,

L’interruption de l’activité peut également avoir des causes personnelles au praticien, qu’elles soient permanentes en cas de ,

décès,

(,

1,

) ou temporaires avec la ,

maladie,

(,

2,

).,

1) Le décès,

Dans le cas où l’activité est exercée en entrepreneur individuel, le décès du chirurgien-dentiste entraine transfert de ses obligations à ses héritiers acceptant la succession. ,

On parle alors des loyers, contrats de travail et autres charges lourdes qui peuvent s’avérer dures à gérer.,

C’est dans ce contexte que ,

l’article R. 4127-281 du code de la santé publique,

dispose que :« ,

En cas de décès, à la demande des héritiers, le Conseil national de l'ordre peut autoriser un praticien à assurer le fonctionnement du cabinet dentaire, pour une durée qu'il détermine compte tenu des situations particulières. Les dispositions prévues à l'article R. 4127-277 seront applicables.,

 »,

Les héritiers disposent en effet, grâce à cet article d’un délai au cours duquel ils pourront chercher des repreneurs à la patientèle. ,

Cette mise à disposition sera rémunérée par le praticien sur une base forfaitaire.,

Ce problème se soulève moins en société, cette dernière possédant, dans la plupart des cas d’autres associés exerçants. L’article R. 4127-281 ne trouve d’ailleurs pas à s’appliquer.,

Dès lors cependant que la société est à associé unique, le décès de ce dernier entraine un blocage si bien que la désignation d’un administrateur judiciaire devra avoir lieu.,

2) La maladie,

L’accident ou la maladie donne lieu à versement par la CARCDSF d’une indemnité journalière qui s’élève à 102,58 euros par jour soit 37 441,70 euros par an (selon les tarifs 2022).,

Cette indemnité n’est due qu’à partir du 91ème jour (c’est-à-dire au bout d’environ 3 mois) et fait l’objet de versée mensuellement.,

Elle ne sera versée que pour un total de 36 mois et peut donner lieu à une pension d’invalidité au-delà.,

En plus de la perte économique due à la maladie, votre cabinet ne pourra peut-être plus recevoir ses clients. C’est pourquoi il est prévu la possibilité de vous faire remplacer par :,

Un autre praticien inscrit au barreau ;,

Ou un étudiant en médecine dentaire dans les conditions de l’article L. 4141-4.,

Article L4141-4 CSP,

 : Les étudiants en chirurgie dentaire ayant satisfait en France à l'examen de cinquième année, peuvent être autorisés à exercer l'art dentaire, soit à titre de remplaçant, soit comme adjoint d'un chirurgien-dentiste.,

Ces autorisations sont délivrées pour une durée limitée par le conseil départemental de l'ordre des chirurgiens-dentistes qui en informe les services de l'Etat.,

Un décret, pris après avis du Conseil national de l'ordre des chirurgiens-dentistes, fixe les conditions d'application du présent article, notamment le niveau d'études exigé selon la qualification du praticien remplacé, la durée maximale des autorisations et les conditions de leur prorogation.,

Les personnes appartenant à la réserve sanitaire prévue à l'article L. 3132-1, exerçant une activité au titre d'un engagement à servir dans la réserve opérationnelle prévue à l'article L. 4211-1 du code de la défense ou requises en application des articles L. 3131-8 ou L. 3131-9 et ayant satisfait à l'examen de cinquième année des études odontologiques sont autorisées à exercer l'art dentaire au titre des activités pour lesquelles elles ont été appelées.,